ARDOUIN-DUMAZET (Victor) & GERS (Paul) . Au régiment, en escadre .
500,00 €Prix
Paris & Nancy, Berger-Levrault, 1894, gr. in-8 (28 x 19 cm), percaline grise. Au premier plat polychrome, rehaussé d'or et d'argent, manoeuvre de cavalerie (en réserve, pp. 118-120), et ensemble de navires (cuirassé, p. 197 ; canot, p. 158 ; voilier, p. 199 ; au second plan, le vaisseau-amiral russe Empereur-Nicolas Ier, p. 201). Second plat muet, au dos titre et fleuron dorés (fusil et sabre croisés d'une feuille de palme), tête dorée, non rogné, (4)-VII-(1)-304 pp. ¦Édition originale illustrée de 350 (selon la page de titre) ou 360 (selon la couverture) "instantanés en phototypie" par Paul GERS. Préface d'Alfred Mézières (1826-1915), député, un des fondateurs du journal Le Temps.. Ce livre est "dédié à la mémoire du regretté président Carnot, dont il rap pelle les visites à l'armée, à la flotte française et à l'escadre russe pendant l'année 1893." (Le président Sadi Carnot venait d'être assassiné à Lyon, le 24 juin 1894, alors que le volume était sous presse). Plusieurs pages du livre sont consacrées aux r encontres des escadres russe et française à Toulon, dans le cadre du rapprochement franco-russe, le président devant assister au lancement d'un cuirassé dans les chantiers navals de La Seyne (pp. 239-250, trois photos). L'éditeur consacre une importante p ublicité au livre, insistant à juste titre sur le caractère novateur de l'illustration photographique, qui n'était pas, alors, d'un usage courant dans l'édition, surtout à cette échelle. En 1894, la gravure sur bois règne encore largement dans les publicat ions illustrées. "Reproduits par la phototypie, qui leur laisse tout leur caractère de spontanéité, ces instantanés sont pittoresquement répartis dans le texte typographique même du volume et en font ainsi, à tous les points de vue, un véritable chef-d'oeu vre bibliographique. L'idée qui a donné naissance à ce livre si original, était de représenter par l'image, d'après nature, la vie du soldat et du marin, dans toutes les phases de la carrière, depuis l'entrée au service jusqu'à la revue solennelle qui préc ède la dislocation des corps après les grandes manoeuvres d'automne." En effet, il y a des photographies in-texte à toutes les pages. Le photographe Paul Gers (1857-1943) dirige Le Photo-Journal (1891-1903) et le Journal des sociétés photographiques ( 1892-1893). Il photographie les voyages présidentiels (Les Voyages du président en 1892, M. Carnot, 1893), rédigés par Paul Belon (Les Voyages du président de la République, Félix Faure, 1896 ; Les Souverains russes en France. Cherbourg, Paris, Châlon s, 1896 ; Voyage de M. Le Président de la République en Russie, 1897) ou Pierre Giffard (M. Loubet en Afrique, 1903). "M. Ardouin-Dumazet ni M. Gers n'ont besoin d'être présentés au public, dit A. Mézières. Tout le monde a lu les articles si attachan ts que le premier publie régulièrement dans le journal Le Temps ; on connaît également les belles photographies du second." Le livre qu'ils publient montre "le conscrit depuis le jour où celui-ci arrive au régiment, gauche et embarrassé, jusqu'au moment où la discipline et l'exercice ont fait de lui le fantassin, l'artilleur ou le cavalier de France, gai, alerte et dispos. Ce conscrit, ils le suivent à travers toutes les étapes de la vie militaire, sous tous les costumes : aux grandes manoeuvres qui sont une école d'activité et d'endurance, sur les sentiers des Alpes lorsqu'il faut porter à dos d'hommes les canons et les affûts, lorsque le vent hurle au sommet des cimes ou que les baraquements disparaissent ensevelis sous la neige. Ils le retrouvent à Toul on dans les casernements de l'infanterie de marine, en route pour le Tonkin, pour l'Annam, pour la Cochinchine, pour le Sénégal, mêlé aux tirailleurs soudanais ou aux cipahis de l'Inde. L'Algérie a son tour. [Les auteurs] font défiler devant nous les chass eurs d'Afrique, les spahis, les zouaves, les turcos. Là aussi reparaît l'image de la guerre. Le récit d'une tentative de débarquement sur la côte d'Afrique complète la peinture si pittoresque et si piquante des grandes manoeuvres." "Après le soldat, le ma rin, poursuit A. Mézières. Nous voyons celui-ci manoeuvrer à bord des bâtiments, se former et s'assouplir sous la surveillance de l'officier de quart, recevoir ou transmettre des signaux, grimper dans les haubans, s'installer sur les vergues, descendre dan s les embarcations, tandis que le mécanicien, de sa chambre de chauffe, fait marcher le navire. Tantôt les grosses pièces des batteries, tantôt les pièces à tir rapide qui couvrent le pont, les hunes, les passerelles, ébranlent l'air de leurs détonations. Puis ce sont les croiseurs qui apparaissent avec leur construction puissante et leurs grandes allures, puis enfin les torpilleurs tout petits, chargés d'engins qui détruisent des géants." Voici esquissé le sommaire complet du livre, qui passe en revue l'e nsemble des moyens militaires du pays. Vingt-cinq ans après la défaite de 1870-71, après le rétablissement de la conscription, A. Mézières en fait une vibrante apologie : "Les voilà, nos armées, telles que la République les a reconstituées, en appelant tou s les hommes dans les troupes actives jusqu'à l'âge de trente-trois ans, en doublant l'effectif de nos régiments de première ligne. Magnifique cartonnage de toute rareté.
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