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BOUSSENARD (Louis). L'Enfer de glace .

BOUSSENARD (Louis). L'Enfer de glace .

450,00 €Prix
Paris, Librairie Ernest Flammarion, [1900], gr. in-8 (27,5 x 20 cm), percaline rouge. Au premier plat, dans un encadrement noir et or portant le titre, réserve en noir et au palladium, paroi rocheuse couverte de neige où serpente un sentier sur lequel des hommes tirent des traineaux lourdement chargés (frontispice, "Ils montent comme des fourmis à l'assaut d'une butte", texte p. 138). Au second plat, monogramme de l'éditeur EF, dos noir et or décoré d'une tête d'éléphant dans un décor exotique (palmes, fougères), avec carquois et bambous, et, au-dessus, harpons et pointes de lances, tr. dorées (Engel, relieur), 422-(2) pp. ¦Édition originale illustrée par CLÉRICE. De la collection "Les Grandes Aventures" réunissant les oeuvres de l'auteur. Roman en trois parties (1, Le Crime de Maisons-Laffitte ; 2, Le Panier d'oranges ; 3, La Mère de l'or) d'abord publié en feuilleton dans Le Journal des voyages n°154 au 194 (12 novembre 1899 au 19 août 1900). A la fin du XIXe siècle, Louis Boussenard (1847-1910), grand rival de Jules Verne, publie de nombreux romans d'aventures dans Le Journal des voyages. Son premier grand succès est Le Tour du monde d'un gamin de Paris (1879-1880). Comme son aîné, il a le souci d'envoyer ses héros aux quatre coins du monde, afin de le faire connaître aux lecteurs avides de s'instruire. Au tournant des années 1880, l'oeuvre de Jules Verne perd de sa nouveauté, est moins au goût du jour. Les romans qu'il publie régulièrement ne connaissent plus le succès de ceux des années 1860-70. D'autres romanciers plus jeunes prennent le relais et proposent de nouvelles variantes sur les thèmes que Verne a déjà exploités : Le Journal des voyages est le support favori de ces auteurs, qui se donnent également pour mission d'accompagner le développement du colonialisme français. Durant trente ans, Boussenard et ses collègues (Paul d'Ivoi, le capitaine Danrit, etc.) représentent les nouvelles tendances de ce roman d'aventures moderne, colonial, scientifique et géographique, où l'humour se mêle à l'héroïsme. "A parcourir les textes consacrés au Grand Nord", écrit Valérie-Angélique Deshoulières (Effets de neige : l'épopée à l'épreuve du froid, 1998), "on ne saurait manquer d'être frappé par le retour obsessionnel d'un drame récurrent : se perdre. Les héros de ces textes d'aventures, chercheurs d'or, chasseurs, explorateurs, tous attirés vers les terres inhospitalières qui jouxtent le pôle par la promesse de quelque fabuleux Graal, semblent devoir payer leur entrée dans l'univers du romanesque au prix d'une dérive géographique. Ils rêvent de "l'Eldorado du pays des neiges le lieu mystérieux où doit se trouver la grande réserve de l'or..." [Boussenard, L'Enfer de glace, p. 131]. Mais, comme pour contrecarrer l'invincible attraction exercée par la vieille Thulé sur les modernes Argonautes, les repères de l'Occident et de la civilisation n'ont plus cours ; leurs lois s'y inversent et s'y brouillent. Un roman populaire, consacré à la ruée vers l'or, trace un saisissant tableau : "Le Klondyke , c'est aussi l'enfer de glace, où grelotte la fièvre de l'or, où tourbillonnent les convoitises, où surgissent les désespoirs, où sombrent dans le néant les intelligences frappées de folie. Oui, l'Enfer de Glace, le bien-nommé, où sévissent des froids terribles de quarante-cinq, cinquante et cinquante-cinq degrés au-dessous de zéro, où les roches éclatent avec un bruit de tonnerre, où l'on débite la viande à la hache, le saindoux et le beurre à la scie, où le mercure prend la consistance du plomb et brûle par congélation, où la vie semble impossible, et où, pendant les interminables mois de la nuit polaire, travaillent comme des furieux, à la recherche de l'or, des hommes accourus de partout !" (Boussenard, ibid., p. 132). Ce roman présente des éléments de conjecture scientifique : "Boussenard imagine une boussole attirée par l'or, et devant mener son possesseur aux champs aurifères. La consultant d'abord dans une caverne, le prospecteur la voit tourner folle, puis, alors qu'il marche vers le filon signalé par un indien, la boussole s'obstine à montrer la direction opposée. C'est que le filon signalé était de pyrite de cuivre (l'or des fous) et que la caverne recelait un "bol d'orange" (une poche de pépites)." (Jacques Van Herp, "Louis Boussenard", Les Cahiers des paralittératures n°2, 1990). Cette "boussole à or" est en Léonium, un nouvel élément découvert par le héros Léon Fortin (p. 27 et p. 241) qui devrait lui permettre de devenir "le Roi de l'Or". Bel exemplaire.
SKU : 9501061
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