GUIZOT (François) et WITT (Mme de). L'Histoire d'Angleterre...

Paris, Hachette, 1877-1878, 2 forts vol. in-4 (27,5 x 21 cm), demi-chagrin rouge, plats de percaline chagrinée. Premier plat organisé autour d'un motif circulaire floral portant au centre un blason écartelé de France et d'Angleterre (trois fleurs de lys et trois léopards), la devise "Honni soit qui mal y pense" en cercle avec quatre blasons couronnés (celui d'Angleterre aux trois léopards en deux exemplaires, en haut et en bas, celui au lion d'Écosse, le dernier à la harpe irlandaise) sur un fond de chardons noirs (Pays de Galles), encadrements végétaux stylisés (chardon, palme, roses en écoinçon), second plat identique, dos lisse orné des emblêmes des quatre royaumes-unis (du haut en bas : lion d'Angleterre, rose d'Écosse, chardon du Pays de Galles, harpe irlandaise), tr. dorées, gardes moirées (A. Souze, graveur, Engel, relieur), (8)-637-(5) et (4)-785-(3) pp. ¦Histoire d'Angleterre depuis les temps les plus reculés jusqu'à l'avènement de la reine Victoria racontée à mes petits-enfants, recueillis par Madame de Witt, née Guizot. Édition illustrée de 199 gravures dessinées sur bois par Émile BAYARD, Sir John GILBERT, Sidney HALL, P. LEVENDECKER, F. LIX, D. MAILLART, A. MARIE, O. MATTHIEU, E. RONJAT, TAYLOR et Th. WEBER. Après avoir publié avec succès L'Histoire de France raconté e à mes petits-enfants (1872-1876), de François Guizot (1787-1874) dont le cinquième et dernier volume était rédigé par sa fille Henriette (Mme de Witt, 1829-1908), Hachette avait demandé à cette dernière d'écrire la suite qui parut sous le titre : L'Histoire de France depuis 1789 jusqu'en 1848 (1878-79, 2 vols.). Mais, entre temps, avait paru L'Histoire d'Angleterre également en 2 volumes (1877-78). Dans l'esprit de Guizot, cette histoire est complémentaire sur bien des points de l'Histoire de France, et elle fait aussi l'objet de leçons orales à ses petits-enfants. Dans ses souvenirs, Mme de Witt montre son père très préoccupé de cette question. Alors qu'il était ambassadeur à Londres, vers 1841, il écrit à ses deux filles : "Je vous remercie toutes les deux de vos lettres anglaises ; elles sont bien tournées et avec très peu de fautes. Je serai charmé que vous connaissiez bien la langue, l'histoire, la littérature de l'Angleterre. Je m'en suis toujours beaucoup occupé, et j'y prends chaque jour plus d'intérêt. C'est une grande et honnête nation qui a beaucoup de défauts, à qui il manque beaucoup de choses, mais en qui les grandes qualités dominent : la moralité, la sincérité, la fierté, l'énergie, la persévérance. Plus je la vois, plus je l'estime (. ..). Je voudrais une chose, ma chère Henriette, c'est que tu t'accoutumasses à entreprendre de longues lectures (...), voici, ma chère enfant, ce que je voudrais que tu entreprisses quand vous serez de retour au Val-Richer. Prends, soit dans mon cabinet, soit dans la galerie, l'Histoire d'Angleterre du Dr Lingard ; je voudrais que tu la lusses en même temps que celle de Hume. Tu liras une époque ; par exemple l'histoire des rois Anglo-Saxons jusqu'à la conquête de l'Angleterre par les Normands, dans l'ouvrage de Hume ; puis tu le laisseras reposer et tu liras la même époque dans le docteur Lingard. Et ainsi de suite. Quand tu auras lu de la sorte, lentement et simultanément, les deux ouvrages, tu commenceras à savoir l'histoire d'Angleterre." Un tel enseignement ne put que porter ses fruits. Tout d'abord, Mme de Witt devint bilingue et se fit traductrice. Ensuite, des années plus tard, il en résulta la publication de ces deux somptueux livres d'art et d'histoire, compléments indispensables des sept volumes d'Histoire de France avec lesquels ils forment une série remarquablement homogène, en dépit des, ou grâce aux, variations dans la présentation des reliures, différentes pour chaque série. Mme de Witt, Monsieur Guizot dans sa famille et avec ses amis, 1787-1874 (Hachette, 1880, pp. 226-28). L. Theis, Guizot (2008). État quasiment parfait dans une impressionnante reliure historiée.