MAINDRON (Maurice) et JOB. Ce bon monsieur de Véragues .
350,00 €Prix
Tours, Maison Alfred Mame et fils, [1912], in-4 (29 x 24 cm), percaline beige, bords biseautés. Au premier plat, polychrome, portrait du héros en pied, vêtu d'une armure, épée à la main pointe sur la botte, à l'arrière-plan citadelle, titre inscrit sur un parchemin déroulé lesté dun sceau rouge. Au second plat, vignette bleue d'un groupe de cavaliers en armure chevauchant sur une route (ill. p. 28), au dos, titre doré dans un cartouche, tête dorée, 171-(5) pp. ¦Édition illustrée de 24 dessins en noir et 20 hors-texte en couleurs par Job. Première édition, Lemerre, 1911.Romancier et vulgarisateur scientifique, Maurice Maindron (1857-1911) est entomologiste de profession. Sa collection d'insectes est conservée au Muséum national d'histoire naturelle. Il fut aussi explorateur en Nouvelle-Guinée, Sénégal, Inde, Indonésie, Pakistan, Malaisie, Somalie (1876-1904). Il épouse le 27 juillet 1899 Hélène de Heredia (1870-1953). En tant que romancier, il sest intéressé au temps des guerres de religion, époque d'anarchie sanglante, selon lexpression de Louis Batiffol. « De cette anarchie, Maurice Maindron décrivait un coin de tableau dans Le Tournoi de Vauplassans. Saint-Cendre, c'est la Marche et le Limousin, au temps de la troisième guerre, de Jarnac et de Moncontour, de la fuite de l'Amiral à Niort. Monsieur de Clérambon continue Saint-Cendre, à l'hiver et au printemps 1570, et se termine à l'automne de cette année, après la paix de Saint-Germain et la fin de la troisième guerre. La mort n'a point permis à Maurice Maindron d'écrire la suite projetée de ces deux romans, Les Trahisons de l'épée, dont l'action eût été contemporaine de celle de La Chronique de Charles IX, de Prosper Mérimée. La même époque revit dans la nouvelle intitulée Ce bon Monsieur de Véragues, qui se déroule au Berry. Blancador l'Avantageux nous transporte vingt ans plus tard, dans le Haut-Languedoc, autour de Toulouse et de Grenade, au début du règne d'Henri IV, en pleine huitième guerre. » (Jean Héritier, Essais de critique contemporaine, 1re série, 1923).Ses romans abondent en scènes violentes, ajoute Jean Héritier, ainsi « dans Ce bon Monsieur de Véragues, la prise de l'église Saint-Martial, à Saint-Michel, par les bandes du terrible sire (…). Maurice Maindron, comme Emile Zola et Paul Adam, a été un peintre admirable des cruautés toujours les mêmes de lhomme en guerre. Il nen a point avili par des déclamations l'horreur à quoi ne manque pas le grandiose. Il a cette sobriété que l'on trouve dans L'Iliade et LOdyssée, dans L'Enéide (...). Maurice Maindron comprend le caractère inéluctable de la guerre, fléau qu'on doit redouter et combattre, mais contre quoi toute déclamation humanitaire est aussi déraisonnable que le seraient des invectives et des flétrissures adressées aux calamités naturelles : épidémies, inondations, tremblements de terre et éruptions volcaniques. »« Le brillant conteur de Saint-Cendre et de Blancador lAvantageux, Maurice Maindron (…) aime le XVIe et le XVIIIe siècles, chers aux romanciers de cape et d'épée, et narre avec une verve entraînante les exploits de Ce Bon Monsieur de Véragues et La Filleule de Monsieur le Prince. » (René Lalou, Histoire de la littérature française contemporaine, 1947)« Dans cet ouvrage, dédié à une jeune fille, le grand écrivain a montré que son talent si souple savait se mettre à la portée de toutes les catégories de lecteurs. Ce bon Monsieur de Véragues est (…) le récit passionnant et instructif d'un épisode des guerres de partisans au seizième siècle, écrit dans cette langue solide, colorée, truculente, dont le regretté maître avait le secret. Job a composé pour ce livre une suite de dessins où il a mis toute sa verve coutumière, et dont la valeur documentaire et évocatrice du passé sera très appréciée. Vingt d'entre eux, placés en hors texte, sont aquarellés à la main. Enfin la couverture, en couleurs également, et dessinée par Job est au plus haut point suggestive. Rien ne manque donc à Ce bon Monsieur de Véragues, dont le prix est par ailleurs très abordable, pour être un des livres d'étrennes les plus réussis de l'année. » (Le Correspondant, 1912).Réédité en 1921, un critique écrit alors : « Le héros de ce livre, publié chez Mame en 1911, est un fort triste sire : il évoque le type de quelques-uns de ces chefs huguenots du XVIe siècle qui ne trouvaient dans la Réforme qu'un moyen de satisfaire leurs instincts de rapine, de meurtre et de crimes, tout en échappant au châtiment. A côté de cet odieux personnage se détachent des figures sympathiques, celles de la femme qu'il a abandonnée, celle de sa fille qu'il a ravie à l'affection maternelle, celle enfin du chevalier de Puymonceaux qui, après avoir rendu la fille à la mère, la prend pour épouse. Tout le livre est instructif ; il renseigne sur les mœurs de cette époque tourmentée, sur les pièces darmures de cette époque, etc. ; enfin, il convient à tous, même à la jeunesse. (Romans-revue. Revue des lectures, 15 août 1921, p. 489).Bel exemplaire.
SKU : 9501214