MAURICE (H . F . ) . Les Naufragés de l’Oméga .

Paris, Albin Michel, 1932, gr. in-8 (29,5 x 20,5 cm), percaline grise. Au premier plat, polychrome (noir, bleu, orange), titre rouge et dessin d'un voilier en passe d'être submergé par une vague géante (l'Hirondelle, pp. 14 et 41). Second plat muet, titre rouge au dos, tête grise, 333-(3) pp. ¦Édition originale illustrée de 118 dessins non signés.Préface dOctave Homberg (1876-1941).Ayant vécu au Congo, lauteur na pas voulu laisser de nom dans les lettres, comme il lavoue dans une note liminaire où il explique le caractère didactique de son livre, qui nest pas un roman sur le Congo ni sur lAfrique, mais une variation sur le thème des Robinsons : « En écrivant Les Naufragés de l'Oméga, je n'ai certes pas eu l'intention de réaliser une œuvre littéraire, mais seulement le très vif désir de transmettre à la jeunesse de mon pays certaines connaissances (acquises durant plusieurs années passées au Congo français) sur nombre de choses vues, observées, vécues... Trop de grandes personnes, en France, à plus forte raison les enfants, ignorent ce que sont nos possessions de l'Afrique équatoriale ; leur flore et leur faune ; leur luxuriante végétation ; la grandiose beauté de leurs forêts inviolées, de leurs immenses plaines ; les animaux de tant d'espèces qui les peuplent des mastodontes aux plus infimes insectes ; les incalculables ressources qu'elles offrent ; les dangers auxquels l'Européen y est exposé, tant en raison du climat pernicieux et du soleil meurtrier, que des bêtes féroces ou venimeuses ; ce qu'est, enfin, là-bas, l'existence du "blanc" dont les facultés de conception, d'initiative, d'ingéniosité, de même que le sang-froid, l'énergie et le courage, sont sans cesse mis à l'épreuve. C'est un peu de tout cela que j'ai voulu montrer aux nouvelles générations qui, dans quelques années, fourniront le contingent de nos coloniaux, militaires, fonctionnaires, agents commerciaux, etc., afin qu'à leur arrivée dans les régions intertropicales, ceux de ces derniers qui m'auront lu "s'y reconnaîtront" et... "se débrouillent". J'ai évité les longues dissertations, les exposés compliqués, les études scientifiques fatigantes pour les cerveaux neufs néanmoins, quoique volontairement succinctes, les descriptions contenues dans cet ouvrage sont fidèles, et mes définitions assez claires, me semble-t-il, pour être comprises et retenues. Le romanesque étant le meilleur moyen d'intéresser les jeunes et, partant, de meubler sûrement leur mémoire de ce qu'il est bon d'y graver, je me suis appliqué à introduire mes explications dans des relations de faits, d'incidents ou d'aventures... qui ne se produisent point tous dans ma seule imagination. Tout comme ceux du Robinson suisse de Wyss, les personnages de mon livre appartiennent à une même famille (la famille Gérard), que le destin jeta sur une côte déserte où, dès le premier jour, ils disposent de vivres, de matériel et d'une infinité de choses utiles. Dans de telles conditions, l'action se trouve tout de suite élargie et présente, je crois, de ce fait, l'attrait que j'ai souhaité. Puissé-je ne pas me tromper !... Puissent aussi, les petits futurs coloniaux, auxquels je dédie de tout cœur Les Naufragés de l'Oméga, y trouver des exemples profitables de volonté, de travail et de persévérance, autant que de saine morale. » (Note de lauteur).Le préfacier constate combien ce type de livre est utile dans une époque où la civilisation est devenue tellement tributaire des objets techniques et artificiels que lhumanité ne saurait plus sen passer ni se débrouiller sans eux si elle se trouvait brusquement projetée loin deux, obligée de survivre par ses propres moyens et ressources. Les leçons de laventure de tous les Robinsons plaident en faveur de ce retour vers la nature où lhomme peut trouver tous les éléments de sa survie.Existe aussi en percaline rouge chagrinée avec un premier plat différent (deux vignettes au palladium, hirondelle sur le soleil en haut et silhouette de trois-mâts en bas, non prises dans le volume).Bel exemplaire.