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MICHELET (Jules). L'Insecte .

MICHELET (Jules). L'Insecte .

500,00 €Prix
Paris, Librairie Hachette et Cie, 1876, gr. in-8 (27 x 19,5 cm), percaline chagrinée rouge, bords biseautés. Premier plat noir et or : abeilles et scarabées guettés par deux oiseaux posés sur des branches d'arbres fleuries, dans un entrecroisement de filets. Au second plat, motifs décoratifs noirs, dos orné (de haut en bas) d'un scarabée, d'une abeille, d'un oiseau sur une branche et de deux papillons, tr. dorées (A. Souze, graveur, Engel, relieur), (4)-463-(1) pp., encadrements à toutes les pages. ¦Nouvelle édition illus trée et premier tirage des 140 vignettes par H. GIACOMELLI, gravées sur bois par F. MÉAULLE, pour la plupart, mais aussi Coste, Jonnard, Rouget et A. Sargent. Après L'Oiseau en 1856, Jules Michelet (1798-1874) publie L'Insecte, l'année suivante. Ces livres d'histoire naturelle, comme ceux qui suivront, La Mer (1861) et La Montagne (1868), sont dûs à Mme Jules Michelet, Athénaïs Mialaret (1826-1899), sa seconde épouse. C'est ce que nous apprend sa revendication, en 1876, à la mort de son mari, lor squ'elle publie une brochure de 27 pp., pour défendre ses droits face aux prétentions des enfants du premier mariage de Michelet, qui seront déboutés à l'issue du procès : Ma collaboration à "L'Oiseau", "L'Insecte", "La Mer", "La Montagne" ; mes droits à la moitié de leur produit. Elle y explique la genèse de ces livres et la manière dont ils furent composés, en parfait accord avec Michelet, qui les signe. Dans ce mémoire en défense, elle énumère les preuves démontrant sa collaboration, exprimant avec acu ité les injustices légales pouvant atteindre la situation des femmes défavorisées par les lois et les contrats de mariage désavantageux. "C'est à partir de 1854 que je devins vraiment la collaboratrice de mon mari. - Jusque-là notre grande gêne m'avait pl utôt vouée aux soins du ménage [Michelet avait perdu tous ses postes d'enseignement après la révolution de 1848...]. En 1854, je commençais à l'aider dans ses travaux historiques, je corrigeai ses épreuves, je faisais pour lui des extraits, et je tenais au ssi, en grande partie, sa correspondance. Mais le goût de l'histoire naturelle que j'avais puisé à la campagne, pendant mon enfance, était resté si vif, que tout en lui servant de secrétaire, je trouvais encore du temps pour ces études favorites. J'avais e n projet d'écrire une série de petits livres pour les enfants : je commençais par L'Oiseau. Un matin mon mari parcourant mon premier essai fut séduit, me dit : "Faisons cela à deux". Et cela s'est fait ainsi. "De ce jour, c'est lui qui l'a dit, nous pûme s mettre en commun notre vie." Voici quelle a été ma part de collaboration. Je faisais les premières lectures, j'allais aux bibliothèques, surtout à celle du Muséum, extraire des livres ou brochures rares qu'on ne pouvait emporter, les passages qui nous ét aient nécessaires. En même temps, j'étudiais les collections, je passais des heures avec les animaux vivants, qui même dans leur captivité nous ont été de précieux auxiliaires. En rentrant, je mettais en ordre mes notes, mes observations, et peu à peu le l ivre se faisait." C'est ce que confirme le testament de Michelet (1872). "Toute notre fortune a été acquise pendant la durée de mon second mariage, ma femme y contribuant non seulement par sa vie économique, mais très activement par une collaboration cont inuelle. Elle revoyait mes épreuves et préparait mes livres d'histoire naturelle (Oiseau, Insecte, Mer, Montagne), par des lectures, extraits, etc. Et même elle a écrit des parties considérables de ces livres. Il est donc juste que ma femme conserve sur to us mes ouvrages, outre les droits personnels que lui attribue la loi (le quart), tous ceux qu'elle peut tenir de ma volonté. Je lui donne donc, sur mes propriétés littéraires, les droits les plus étendus en sa qualité de légataire universelle." Hector Gia comelli (1822-1904), le peintre des oiseaux ("le poète des nids", dit Sarah Bernhardt), dessinera L'Oiseau en 1867, mais L'Insecte est le premier à paraître en plat historié, en 1876. Il se peut que le procès ait retardé la parution de L'Oiseau, dans la même présentation. Ce sont les deux faces d'un diptyque, d'où la présence d'insectes et d'oiseaux à la fois sur la couverture de L'Insecte et sur celle de L'Oiseau. "La vulgarisation de l'entomologie supposait des faunes permettant de reconnaître les principales espèces", dit Jacques d'Aguilar dans "Entomologie et illustrateurs" (Les Illustrations entomologiques, 1996). Giacomelli se documente scrupuleusement. "A l'exemple des Goncourt, Giacomelli se rattache à l'école dite "naturaliste". A l'obs ession des frères biographes pour le document, correspond la recherche de la vraisemblance absolue de Giacomelli qui se consacre exclusivement au dessin de l'insecte et du végétal : "Giacomelli ne travaille que la nature et d'après la nature elle-même" [G alerie contemporaine littéraire et artistique, 1879]. Enfin, à l'image des Goncourt, l'artiste est un collectionneur dans l'âme : "Giacomelli est le plus enragé collectionneur qu'on puisse voir. Ce qu'il possède de cartons, remplis de gravures, d'estampes , de croquis, d'eaux-fortes, etc., est indescriptible." (C. Berly, Marie-Antoinette et ses biographes, 2006, à propos d'une édition des Goncourt illustrée par l'artiste). Ceci explique sa très grande réputation de son vivant, et la qualité que l'on recon naît toujours à son travail. Très bel exemplaire quasi neuf sans rousseurs.
SKU : 9500618
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