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MONTEIL (Edgar). Mémoires de jeunesse de Benjamin Canasson, notaire

MONTEIL (Edgar). Mémoires de jeunesse de Benjamin Canasson, notaire

500,00 €Prix
Paris, Librairie Furne, Jouvet et Cie, éditeurs, [1897], in-4 (31,5 x 23 cm), percaline rouge, bords biseautés. Au premier plat polychrome, portrait du héros en uniforme scolaire (p. 51) dans une large auréole dorée, entouré de vignettes rappelant ses farces les plus mémorables (en haut, huit élèves en bonnet de nuit, affolés par deux serpents jetés dans le dortoir, pp. 46-47 ; en bas, trois chats furieux attachés par la queue, p. 22 ; le crocodile empaillé de la leçon d'histoire naturelle fumant l a pipe de M. Mulsant, p. 78 ; le chien Azor, p. 116 ; l'âne Martin, p. 179). Au second plat, rosace à froid encadrée de filets, au dos titre doré et portrait du héros en vignette (nu-tête), tr. dorées (Paul Souze, graveur, Engel, relieur), (8)-269-(3) pp . ¦Édition originale illustrée de 100 [en fait 87] gravures en noir (dont deux hors texte) et en couleurs (neuf pages, dont deux doubles, une montée sur onglets) d'après les dessins de Paul de SÉMANT, et augmenté de 10 pp. de musique inédite de Ch. L. He ss. "L'auteur des Mémoires de Canasson a conquis depuis quelques années une très grande vogue avec ses livres pour la jeunesse. Il a inauguré un genre nouveau, celui du roman pour enfants qui, sans sortir des actions les plus ordinaires de la vie, capti ve d'un bout à l'autre et donne la gaieté. Benjamin Canasson est un brave enfant qui essaie de se tirer tout seul des différentes situations où il est jeté par les hasards d'une existence pauvre et qui arrive à faire des études et à devenir un brave notair e. C'est un bon coeur que ce Canasson, on l'aime aussitôt qu'on le connaît et c'est avec plaisir qu'on le voit se dévouer à une soeur devenue aveugle. Ce livre, qui est d'un grand enseignement moral, est d'un bout à l'autre plein de cette verve, de cette b onne humeur dont l'auteur a le don suprême, aussi les Mémoires de Canasson sont-ils appelés à un grand succès auquel aidera une illustration des plus gaies. La jeunesse qui aura ce livre entre les mains passera de bonnes vacances." (La Nouvelle Revue, 1896). Le ton est donné par ce compte-rendu. Il faut souligner que l'auteur a toujours été privilégié par ses différents éditeurs, qui habillent ses livres de somptueux cartonnages. Sa série de romans pour la jeunesse paraît chez les meilleurs éditeurs d' art et d'éducation de la fin du siècle, tous concurrents de Hachette et Hetzel, et rivalisant de luxe dans la présentation : d'abord Marpon et Flammarion (Jean-le-Conquérant, 1888, PH 12/240, ill. Louis Montégut), puis Quantin (François François, 1888, ill. Édouard Loevy), Librairie d'éducation de la jeunesse (Charavay, Mantoux, Martin), de 1890 à 1895 (Histoire du célèbre Pépé, 1891, ill. Henri Pille, PH 16/314 ; Le Roi Boubou, 1892, ill. Émile Mas ; Les Trois du Midi, 1893, ill. Robida ; L'Entr eprise de dix lycéens à travers la Russie et la Chine, 1894, ill. Vauzanges et Drogue, etc.), Jouvet (pour le présent titre, 1897) et enfin la Société française d'édition d'art (L.-H. May, Mantoux, Par le courage, 1899, ill. Cécile Chalus). A l'inverse d'autres auteurs (encouragés par leurs éditeurs), Edgar Monteil (1845-1926) n'a pas développé une série romanesque, mais a puisé son inspiration dans l'actualité coloniale, et dans les grands thèmes du roman didactique et pédagogique, en écrivant plusieur s romans d'apprentissage. Il est bien servi par de bons illustrateurs (Loevy, Mas, Pille, Robida, Sémant). Bizarrement, il cesse d'écrire après 1900 et tombe dans l'oubli, après une carrière de préfet, d'abord dans la Creuse (1888-90, 1898) puis dans la Ha ute-Vienne (1899-1904). Son action politique est évoquée par Jeanine Bonnefoy (Vers une religion laïque ? Le militantisme d'Edgar Monteil en 1884, 2002). Il lui aura manqué un éditeur de la carrure de Hetzel, ou bien un projet romanesque à la manière de Paul d'Ivoi. Pourtant, il a travaillé avec Paul de Sémant dont la carrière aurait pu l'inspirer, malgré leurs divergences politiques. Paul de Sémant (1855-1915), nationaliste et militariste, a beaucoup oeuvré pour le capitaine Danrit, avant de se lancer da ns la rédaction de romans illustrés par lui-même, de la veine humoristique mâtinée d'aventures et de science-fiction. Ce genre n'a visiblement pas séduit Edgar Monteil, qui s'en tient à des aventures comiques plus conventionnelles. Avec Benjamin Canasson, nous sommes dans le roman d'aventures scolaires, genre peu développé en France, hormis dans la célèbre série d'André Laurie, qui a cependant d'autres objectifs. Monteil situe son récit dans le sud de la France : d'abord à Vienne (Rhône) où le héros passe une enfance farceuse, puis en pension au Lycée de Lyon, où les farces continuent, mais dont on nous décrit la marche pédagogique. Il entre ensuite comme apprenti chez un pharmacien, occasion de quelques tours pendables supplémentaires, avant d'être renvoyé et de devenir crieur de journaux, source de nouvelles aventures. Le héros se lance enfin dans un grand voyage vers Marseille, Marignane et Vitrolles, pour convoyer un troupeau d'ânes, faisant ainsi connaissance de la paysanne Miette. Il finit par se range r : devenu notaire en Isère, il s'occupe de sa soeur aveugle. Chaque étape de ce roman d'éducation est ponctuée de récits racontés par des personnages secondaires ("récits enchâssés"), tout à fait dans la manière de Gil Blas de Santillane de Lesage, le g rand modèle de tous les romans picaresques et d'apprentissage. Ors et argents repris. Bel exemplaire sans rousseurs.
SKU : 9501003
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