PONSONAILHE (Charles . Les Saints par les grands maîtres .
450,00 €Prix
Hagiographie et iconographie du saint de chaque jour. Tours, Maison Alfred Mame et fils, [1902], gr. in-8 (30 x 21 cm), percaline rouge. Premier plat noir et or, orné de l'autoportrait de Raphaël dans un médaillon quadrilobé, avec en réserve une reproduction de son tableau Saint-Michel terrassant Satan (non repris à l'intérieur, le hors-texte de la p. 285 étant Saint-Michel terrassant le dragon), dans une ornementation de motifs végétaux signée LT (L. TRUMEAU). Second plat orné de motifs d'encadrement géométriques noirs, dos orné de motifs végétaux noirs et dorés dans des cartouches, tr. dorées (Paul Souze, graveur), 399-(1) pp., index.¦Édition originale illustrée de gravures in et hors-texte par Joseph BLANC, BOCOUR, Ch. GOUTZWILLER, E. LEFEBVRE, L.-O. MERSON, P. SELLIER, H. TOUSSAINT et de reproductions d'oeuvres de Bazzi, Murillo, Puvis de Chavannes, Ribera, Rubens, Tiepolo, le Tintoret, Velasquez, etc. La vie et l'oeuvre du critique d'art et journaliste Charles Ponsonailhe (1855-1915) ont fait l'objet de recherches approfondies de la part de Véronique Dumas, historienne d'art, pour le dictionnaire biographique de l'INHA (Institut national d'histoire de l'art). Né à Pézenas, Ponsonailhe intéresse également les historiens de cette ville. Après des études de droit à Toulouse (sa thèse traite De la propriété littéraire et artistique en droit romain et en droit français, 1879), il délaisse sa carrière d'avocat pour la critique d'art, et débute, à Paris, en 1883, comme rédacteur du Salon à L'Artiste, dirigé par Arsène Houssaye, en se faisant simultanément connaître par une monographie sur un peintre originaire de Montpellier : Sébastien Bourdon, sa vie et son oeuvre d'après des documents inédits tirés des archives de Montpellier (1883). En 1884, il est membre du Conseil de la Société de Saint-Jean de Montpellier, pour l'encouragement de l'art chrétien. Il collabore à de nombreuses revues littéraires (La Grande revue, La Nouvelle revue, Le Correspondant, etc.), illustrées (L'Illustration, La Revue illustrée), à des journaux quotidiens et à des bulletins de sociétés savantes, comme la Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France. Il est un des révélateurs de l'école russe et des artistes scandinaves, dès 1889, dans une plaquette Les Artistes scandinaves à Paris, qu'il juge "très moderne et très audacieuse", notamment pour leur tendance nettement symboliste. Il anime avec succès le Comité pour ériger un monument Molière à Pézenas (1894-1897). "Imprégné par ailleurs", dit V. Dumas, "de principes religieux et défenseur de la foi monarchique, il parle, dès 1889, d'un "réveil de la peinture religieuse" et parcourt les Salons à l'affût de sujets religieux. Vierges, Christs, Jeannes, anges et saints retiennent alors son attention. Il consacre ainsi deux ouvrages à l'art chrétien, Les Cent chefs-d'oeuvre de l'art religieux : les peintres interprétant l'Évangile (1895) - une sorte d'album illustrant les épisodes de la vie du Christ", chez Firmin-Didot, et cet ouvrage, qui en est la suite logique. "L'hagiographie a largement défrayé les arts dans les multiples et admirables productions de la peinture, de la sculpture et de la gravure. Il suffit de visiter n'importe quel musée pour savoir à quel point l'histoire des saints a inspiré les artistes de tous les temps et de tous les pays", souligne les Analecta bollandiana lors de sa réédition (1903). "Dès lors, l'iconographie des saints ne devait point tarder à devenir une branche de la science hagiologique. (...) Pour chaque jour de l'année, il donne une notice biographique du saint principal, le plus souvent une gravure d'un tableau célèbre, et toujours l'indication des principales oeuvres artistiques inspirées par le saint en question." "C'est également une oeuvre d'iconographie chrétienne que le livre à la fois pieux et savant où M. Charles Ponsonailhe a écrit pour retracer la vie du saint de chaque jour, en résumant les écrits des plus illustres hagiographes : Jacques de Voragine, Pierre de Natalibus, Aloysius Lypoman, Ribadeneira et les bollandistes, enfin Lacordaire, Montalembert, le cardinal Pitra, etc. Toutes les écoles de peintres y sont représentées par d'excellentes photogravures." (La Revue des Deux Mondes, 1897). "En 1896", poursuit V. Dumas, "le critique est particulièrement attiré par la série de peintures murales réalisées pour la Bibliothèque de Boston : elles dégagent selon lui un sentiment de sérénité, qui relève davantage de l'ordre divin. L'art religieux impose et nécessite une certaine rigueur et une austérité que seule détient l'école dite de Puvis de Chavannes, laquelle "doit aboutir à la renaissance de la philosophie et de la religion dans l'art". Le critique défend une peinture qui suscite un sentiment et dégage une véritable émotion religieuse ; il ne recherche que l'harmonie et la sérénité. Aussi, à l'instar de Joséphin Péladan qui crée ses fameux Salons de la Rose+Croix, entre 1892 et 1897, et de Gustave Soulier qui fonde en 1896 l'Exposition des artistes de l'âme, Ponsonailhe tente-t-il de définir, la même année, une "école d'art chrétien" autour des mêmes artistes et principaux représentants de la Société de Saint-Jean", d'abord Puvis de Chavannes, promu chef d'école, puis "toute une pléiade de peintres chrétiens", comme Aman-Jean, Charles-Marie Dulac, René Ménard, Ary Renan, etc. Il "rattache encore à cette école Henri Le Sidaner et certains élèves de l'atelier de Gustave Moreau comme Georges Rouault". Un tel auteur ne pouvait que séduire la Maison Mame, à laquelle il donne deux ouvrages, que l'éditeur s'est attaché à rendre magnifiques, celui-ci et L'Année française. Un héros par jour, sa version sécularisée, destinée à prendre place dans le combat idéologique face aux manuels d'histoire républicains. Bel exemplaire.
SKU : 9500166