ROBIDA (Albert) . Les Assiégés de Compiègne, 1430 .
500,00 €Prix
Paris, H. Laurens, éditeur, 1905, in-8 (24.5 x 19 cm), percaline olive. Au premier plat, polychrome, Jehanne à cheval et en armure (pp. 89-91) au milieu de soldats et de villageois. Au second plat, vignette de l'éditeur Laurens en noir, fer de distribution de prix du Lycée de Brest (demi-couronne de feuilles de chêne et de lauriers), titre en long au dos, (4)-132 pp. ¦Édition originale illustrée par l'auteur de 118 dessins dont 3 hors-texte et un frontispice en couleurs.Quatrième titre de la collection Plume et crayon.Cet ouvrage revêt un caractère particulier lorsque l'on sait que Robida est né à Compiègne (1848-1926) et qu'il est très sensible à l'histoire médiévale, qu'il n'a cessé de représenter et d'illustrer tout au long de son oeuvre et de sa carrière, culminant avec la reconstitution du Vieux Paris au bord de la Seine pour l'Exposition universelle 1900.Ce livre est le récit de la dernière bataille de Jeanne d'Arc, où celle-ci fut faite prisonnière devant Compiègne. L'auteur explique : « La rapide et merveilleuse carrière de Jeanne d'Arc est un rayon de soleil au milieu des plus terribles malheurs de la France ; la catastrophe du siège de Compiègne, en 1430, la termina comme par un coup de foudre. Chef d'armée à dix-huit ans, la bergère de Domrémy, conduisant à la victoire de rudes soldats, des chevaliers et des princes, accourait avec trois ou quatre cents hommes au secours de Compiègne assiégé par les Anglais et défendu par Guillaume de Flavy. Le jour même de son arrivée, sa troupe, à peine reposée, attaqua vigoureusement le camp des assiégeants, mais ceux-ci battus d'abord, survinrent en grandes masses et refoulèrent la sortie jusqu'au gros rempart établi à la tête du pont de Compiègne. Alors, soit par suite d'une panique des assiégés, craignant de voir les Anglais pénétrer dans la place pêle-mêle avec les derniers combattants de la sortie, soit par trahison, au moment où Jeanne, qui combattait à l'extrême arrière-garde, allait rentrer en ville, le pont-levis se releva, la laissant se débattre à grands coups d'épée parmi la foule des assaillants. Précipitée à bas de son cheval, elle fut faite prisonnière ainsi que son frère Pierre d'Arc et Xaintrailles, et son long martyre commença qui devait finir au bûcher de Rouen. Depuis cette époque, le souvenir du drame plane sur les rives de l'Oise, où le vieux pont de Compiègne vit passer Jeanne marchant à l'ennemi pour la dernière fois, et le soupçon de la trahison pèse sur le gouverneur de Compiègne, Guillaume de Flavy. Et pourtant ce gouverneur, après la prise de Jeanne d'Arc, repoussa toutes les tentatives de corruption et continua à lutter courageusement sur ses remparts ; il défendit pendant six mois contre toutes les attaques la ville confiée à sa garde, jusqu'au jour où une nouvelle troupe de secours étant survenue, il put avec son concours, en jetant la garnison et les gens de Compiègne sur les bastilles ennemies, emporter tous les retranchements et forcer les Anglais à lever le siège. Un frère de Flavy périt pendant le siège et lui-même ne se ménagea pas. Si le pont se releva devant Jeanne, ce ne fut certainement pas sur un ordre de Flavy, personne ne l'en accusa alors ; il est permis de penser que le crime fut le fait de quelque traître introduit parmi les défenseurs de la porte, et nous pouvons, sur le grand drame historique, aux détails demeurés inconnus, supposer ou imaginer telles circonstances et telles explications. Le vieux pont n'existe plus, on le connait cependant par quelques plans et par un dessin datant du règne de Louis XIII, alors que ses défenses extérieures se dressaient encore à peu près intactes à lendroit où Jeanne fut prise. »En mai 1909, la ville de Compiègne organisa des fêtes en l'honneur de Jeanne d'Arc, et Robida illustra la plaquette commémorative. En 1919, Robida consacra un album à la ville que la famille de l'artiste avait été contrainte d'évacuer, au début de la guerre, Autour de Compiègne en août 1914.On joint un dépliant de quatre pages (2018) décrivant le Monstre de l'ouvrage (exemplaire in-folio comprenant tous les dessins originaux, relié en vélin aquarellé sur les plats et le dos, aujourd'hui conservé à la Bibliothèque municipale de Compiègne).Ex-praemio Lycée de Brest, année scolaire 1908-1909.
SKU : 9501847