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RÉMY-ALLIER. Le Voeu de Madeleine !

RÉMY-ALLIER. Le Voeu de Madeleine !

500,00 €Prix
Paris, Librairie Ducrocq, [1897], gr. in-8 (27,5 x 20 cm), percaline rouge. Au premier plat, noir et or, scène dramatique (pp. 156-157), un canot portant six passagers à bout de force, rescapés du naufrage du Bayard, qui malgré leurs signaux ne sont pas aperçus par un navire croisant à l'horizon. Au second plat, encadrement de motifs décoratifs noirs avec fer central, dos orné de caissons dorés, tr. dorées (Engel, relieur), (8)-502-(2) pp. ¦Édition originale illustrée de 100 (en fait 95) illustrations de Joannon, etc., dont 12 à pleine page et deux photographies (pp. 27, 131), gravées par Méaulle, Muller, Toquenne et Ruckert.Comme dans LÉpave de Mathilde Colonna (PH 34-***), le plat historié représente une scène de naufrage, ici beaucoup plus dramatique du fait que les naufragés sont isolés dans un canot au milieu de locéan et ne parviennent pas à attirer lattention du navire salvateur qui passe au large. Certes, dans LÉpave, le navire sest brisé sur les rochers, ne laissant que peu de survivants parmi ses passagers, mais ceux-ci peuvent gagner la côté où ils sont recueillis. Dans Le Vœu de Madeleine, on imagine langoisse des naufragés qui voient leur espoir de secours déçu. Après avoir heurté une épave, au large des Seychelles, dans locéan Indien, le Bayard a coulé et ses passagers ont pu embarquer sur quatre canots, avec des vivres mais sans une goutte deau. Au bout de quatre jours, les naufragés en proie aux affres de la soif et de la fièvre, sont arrivés aux dernières extrémités lorsquils sont secourus par un second navire. Mais un passager britannique devenu subitement fou sagrippe au héros Jean Davricourt et lentraîne à la mer, à linsu de tous, où ils disparaissent, faisant croire à un double accès de folie. Cent pages plus tard, la suite du récit nous apprend le sort de Davricourt quon a cru victime du naufrage. Il a pu sagripper à un mât flottant et a a pu être repêché quasiment noyé, recueilli par un autre navire qui la débarqué à Ceylan, dans un état de catalepsie dont il mettra longtemps à sortir, afin de faire connaître son identité à ses sauveteurs. Entre temps, la nouvelle de sa disparition a atteint la France. Il sagira désormais de préparer sa famille traumatisée à sa « résurrection » puis à son retour, plusieurs mois plus tard. Cependant, se croyant veuve, la femme (avec qui il sest remarié et qui avait une fille Madeleine dun premier mariage) a disparu, ayant peut-être regagné son pays dorigine, la Pologne, ayant toujours été considérée comme une étrnagère, nayant jamais vraiment aimé Jean. On a aussi perdu la trace de son fils (Henri) et de sa fille que létrangère semble avoir placés dans des établissements charitables inconnus. Un ami de la famille, le banquier Rivocet, tente de réunir ces deux enfants et leur père et beau-père, de recomposer cette famille dispersée. Tel est le sujet du livre, que résume la Revue britannique (1898) : cest « l'odyssée d'un petit Parisien transporté en Limagne et recueilli par de braves gens qui l'élèvent comme leur fils. Plus tard, l'enfant, devenu homme, a su, à force de travail et d'énergie, se frayer son chemin dans le monde, et, maître désormais de l'avenir, il retourne en Limagne où il épouse Madeleine, sa fidèle compagne d'enfance. »Le Polybiblion est un peu plus explicite : ce livre, « très agréablement illustré », « n'ajoute guère à la réputation de l'auteur, déjà lauréat de l'Académie française ». Cette histoire met en scène, « à la façon des drames, un père faible, une belle-mère marâtre et un enfant persécuté, des récits dramatiques de naufrage et autres aventures émouvantes ». « Autour de ce simple noyau, l'auteur a su grouper avec habileté des détails intéressants et de jolies descriptions. Toute une partie du livre se passe en Auvergne, à quelques lieues de Thiers, chez de braves fermiers qui ont gardé à leur charge le pauvre persécuté qu'on leur a abandonné. La vie simple et droite de ces bonnes gens, leur naïf bon sens, tout cela ressort vivant et pittoresque » dans ce récit qui se termine sur une « idylle campagnarde ».On comprend cependant pourquoi lartiste a choisi comme dessin de couverture la scène du naufrage. Centrale dans lintrègue, elle détermine la séparation et léclatement de la famille, donnant sa dynamique dramatique à un récit qui ressort pour partie du récit à caractère régionaliste.Rémy-Allier est un pseudonyme de Marie Miallier, auteur ayant publié quatre romans à la librairie Ducrocq, dont nous avons présenté Les Trois cousins de Rosette (1894, PH 21/405). Sous le même pseudonyme, lauteur a publié un autre roman que nous avons décrit, Retrouvée ! (1896, PH 27/519), qui met au premier plan de laction et sur son plat historié un nouveau moyen de locomotion, la bicyclette.Marie Miallier a utilisé de nombreux autres pseudonymes. Sa personnalité réelle est mal connue. Dans son Annuaire international des lettres (1922), Jean Azaïs désigne les ouvrages signés Olivier Darc, chez Ducrocq, comme son œuvre.Tous les livres de Marie Miallier sous ses différents alias sont revêtus de magnifiques plats historiés, rouge, noir et or. Celui-ci néchappe pas à la règle.
SKU : 9501137
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