SCHLIEMANN (Henry). Mycènes .
600,00 €Prix
Paris, Librairie Hachette et Cie, 1879, in-8, demi-chagrin rouge, plats de percaline, premier plat orné d'une gravure or et noir représentant la Porte des Lions (entrée principale de l'acropole de Mycènes, d'après la pl. III, p. 84), avec des médaillons d'angle décorés de motifs figurant sur les plaques d'or du trésor de Mycènes : aux angles inf. un papillon (fig. 243), aux angles sup. un motif en forme de bouclier représentant une roue en mouvement ornant un bandeau en or dit belle-Hélène (fig. 358), entouré de deux médai llons plus petits à motifs floraux ou circulaires (d'après les motifs ornant la couronne d'or de la fig. 281) avec le dessin d'une seiche stylisée en écoinçon (d'après la fig. 240). Le second plat reproduit la même composition que le premier avec quelques minimes différences (les parties dorées sont en noir, tandis que les parties en noir du premier plat - remplissage des bordures par des motifs floraux ou spiralés, blocs de pierre appareillés de la porte - sont omises). Le dos est orné de motifs dorés, la seiche stylisée et un médaillon regroupant différents motifs d'ornement trouvés sur les objets mycéniens (fleur centrale entourée de six motifs circulaires), tr. dorées (A. Souze, graveur), (6)-488 pp. ¦Récit des recherches et découvertes faites à Mycènes et à Tirynthe, avec une préface de W. E. Gladstone de 38 pp. Traduit de l'anglais par J. Girardin. 549 figures sur bois in-texte et à pleine page représentant plus de 700 objets trouvés pendant les fouilles, 7 planches hors texte, certaines dépliantes, et 8 cartes in fine. Heinrich Schliemann (1822-1890) est le plus célèbre archéologue du XIXème siècle, devenu une légende de son vivant. Enrichi dans le commerce, autodidacte, polyglotte, grand voyageur, il s'inscrit sur le tard à la Sorbonne pour étudi er l'archéologie et les langues anciennes. Il visite Rome et Pompéi, qui lui font une impression profonde, puis la Grèce en 1868. Il a 46 ans, et désormais, un rêve archéologique l'anime entièrement, auquel il consacre le reste de sa vie. Convaincu que les poèmes homériques décrivent une réalité historique qui reste à découvrir, il entreprend des fouilles à Ithaque (à la recherche - infructueuse - du palais d'Ulysse), puis en Turquie, à Hissarlik, où il met à jour des vestiges considérables qu'il identifie comme la ville de Troie de l'Iliade (jusqu'alors légendaire), en tout neuf villes superposées, où il découvrit finalement ce qu'il nomma le "trésor du roi Priam". C'était un beau résultat, et aurait pu être le couronnement d'une carrière. Suite à un liti ge avec le gouvernement turc au sujet des objets découverts, il part en Grèce avec ses trouvailles, et entame des fouilles à Mycènes, à partir de 1874, et là encore, accumule les découvertes spectaculaires. Contrairement à Troie, l'emplacement de Mycènes é tait connu par ses ruines cyclopéennes, mais elles n'avaient pas été fouillées correctement. Schliemann résolut encore une fois de suivre les textes antiques à la recherche des tombes d'Agamemnon et de ses compagnons, qu'il finit par découvrir, et, à l'int érieur, un trésor encore plus grand que celui de Troie : dans l'une d'elles, "il ne trouva pas moins de 710 plaques d'or, ornées d'admirables motifs représentant des fleurs et des animaux, des papillons et des seiches. Des parures d'or sur lesquelles on vo yait des lions et d'autres animaux, des combats de guerriers, des bijoux en forme de lions et de griffons (...), cinq diadèmes d'or avec le fil qui servait à les attacher (...)" et surtout "des masques et des pectoraux d'or qui servaient, selon la traditio n, à protéger les dépouilles royales", décrit C. W. Ceram dans Des dieux, des tombeaux, des savants. C'était là le plus grand trésor archéologique découvert au XIXème siècle. Avec les fouilles qu'il entreprit à Tyrinthe, il contribua à la redécouverte de la civilisation mycénienne, sans avoir eu le temps d'entreprendre des recherches en Crète, son foyer, comme il en avait l'intention. Schliemann avait un sens développé de la publicité et les colonnes des journaux anglais lui étaient ouvertes (contrairemen t à celles de son pays, où les savants officiels méprisaient en lui l'autodidacte). C'est pourquoi son livre sur Mycènes a d'abord paru en anglais à Londres avec une longue préface du Premier ministre britannique Gladstone. Si, par la suite, et même de son vivant, ses attributions, ses identifications, et même sa méthodologie furent contestées, il n'en reste pas moins un des fondateurs de l'archéologie moderne, et l'exemple de l'enthousiasme mis au service de la science désintéressée. Aujourd'hui, cet ouvrage est un émouvant témoignage de cet enthousiasme et du caractère visionnaire de Schliemann, et constitue une étape importante dans l'histoire de l'archéologie. Mycènes est le premier des trois volumes de Schliemann traduits en français dans des cartonnages d'éditeur à plat historié. Il sera suivi par Ilios, ville et pays des Troyens : résultat des fouilles sur l'emplacement de Troie et des explorations faites en Troade de 1871 à 1882 chez Firmin-Didot, et par Tirynthe, le palais préhistorique des ro is de Tirynthe : résultat des dernières fouilles chez Reinwald, tous deux en 1885. Infime trace de mouillure en début de volume et aux planches finales. Trace d'étiquette de prix en page de garde. Ex-dono manuscrit, 1er janvier 1886. Légères traces d'usure aux coiffes et au mors, salissures au second plat (bords ext. et inf.), mais bel état général. Ouvrage d'une insigne rareté dans le cartonnage décoré de l'éditeur.
SKU : 9500294