VATTIER D'AMBROYSE (Valentine). Le Littoral de la France.
Paris, Victor Palmé, 1885-1889 et 1891, 6 vol. gr. in-8 (29,5 x 20,5 cm), percaline grise, bords biseautés. Premier plat orné d'un décor polychrome signé H. SCOTT (un phare argenté sur une falaise battue par les vagues, un mât doré avec des drapeaux signalétiques de couleur bleue, rouge et argent, une bouée argentée portant le nom de l'éditeur). Second plat orné d'une vignette composée de la même bouée qu'au premier plat (adresse de l'éditeur au centre) sur une ancre dorée, dans un double encadrement de filets noirs. Dos orné de la silhouette d'un trois mâts noir et or, avec les dates des éditions de chaque volume (1884 à 1889) en pied, et le numéro et titre de partie de chaque volume au-dessus, tr. dorées (Paul Souze, graveur), (14)-XII-(2)-552, (6)-628-(2), (10)-6 54, (8)-504, (6)-II-551-(1), (8)-III-(1)-601-(3) pp., 1444 gravures in-texte, 373 pl. hors texte en noir et en couleur, 21 cartes et plans. ¦
Édition en partie originale, dont voici le détail :
- Première partie : Côtes normandes : de Dunkerque au Mo nt Saint-Michel, 1891, 4ème édition, 230 gravures in-texte, 66 pl. h.-t. (dont 6 en couleur : pavillons, costumes), dessinées par Henri SCOTT (et A. KARL, non crédité), gravures de SMEETON, BELLANGER, GILLOT, PUYPLAT et ROGNON, une carte en double page. Frontispice : "Patria". Avant-propos pour la quatrième édition du premier volume. La première édition est de 1884 (date au dos).
- Deuxième partie : Côtes bretonnes : du Mont Saint-Michel à Lorient, 1885, 191 gravures in texte, et 69 pl. h.-t. en noir ou en couleur (armoiries de Bretagne, costumes, pavillons, etc.), dessinées par BRUN, CIAPPORI, DEROY, DECOPREZ, FRAIPONT, Henry SCOTT, SELLIER, TOUSSAINT, VASQUEZ, YAN'DARGENT. Frontispice : Château du Taureau, dessin de YAN'DARGENT.
- Troisième partie : Côtes vendéennes : de Lorient à La Rochelle, 1886, 230 gravures in-texte et 64 pl. h.-t. en une ou plusieurs couleurs, dessinées par BRUN, CAUSSIN, CIAPPORI, DEBRAYE, FRAIPONT, KARL, LALANNE, TOUSSAINT, d'après nature, d'après les croquis de Théophile FOU CAULT, Armand et Louis PARIS, Mme A. VIAUD-GRAND-MARAIS et d'après les photographies de MM. NEURDEIN et VASSEUR à Paris, MAGE à Brest, MARTIN-JOURDAN à Belle-Isle-en-Mer, gravures sur bois de PUYPLAT, QUESNEL, ROGNON et SMEETON (les gravures au procédée et le tirage des planches en deux tons sont exécutés par GILLOT). Frontispice : cuirassé La Galissonnière, dessin de A. CAUSSIN.
- Quatrième partie : Côtes gasconnes : de La Rochelle à Hendaye (frontière d'Espagne), 1887, 243 gravures in texte, 68 pl. h .-t., dessins d'après des clichés de M. Féret, de Bordeaux, et d'après des photographies de Neurdein, à Paris, et de M. Terpereau, à Bordeaux, par A. CAUSSIN (marine), A. KARL (portraits et blasons), A. KARL, O. DUBRÉ et THÉ-FOU (architecture), A. KARL et SAINT-ELME-GAUTIER (types), Albert LANNOIS (6 cartes géographiques, dont une dépl. en couleur), gravés sur bois par PUYPLAT et SMEETON. Frontispice : aquarelle "Pro Patria" de E. ACCARD.
- Cinquième partie : Côtes languedociennes : du Cap Cerbère à Marseille, 1888, 263 gravures in-texte, 48 pl. h.-t., d'après les croquis originaux de A. KARL, dessins de marine par A. CAUSSIN, 5 cartes géographiques et 2 plans. En frontispice : une composition de A. KARL réunissant, sous serpente légendée, les blasons du Roussillon, du Languedoc, de Provence, un trophée romain, une vue de la ville d'Aigues-Mortes, le travail des vignerons, la cueillette des olives, la pêche au thon, et la silhouette du littoral parcouru.
- Sixième partie : Côtes provençales : de Marseille à la frontière d'Italie, 1889, 287 gravures in-texte, 58 pl. h.-t., d'après les croquis originaux de A. KARL, dessins de marine par A. CAUSSIN, 4 cartes et 3 plans. Frontispice sous serpente légendée : vue de Marseille, rade et profil de Toulon, vue de Nice et blasons.
"Lorsque notre résolution fut prise de consacrer un travail tout particulier à l'étude des rivages français, une crainte frappa notre esprit", dit l'auteur en avant-propos à la 4ème éd. du tome 1. "La tâche était plus que lourde, elle pouvait devenir accablante et serions-nous en mesure de la poursuivre dans sa plénitude ? (...). Des obstacles sans nombre se présentèrent, puis des fatigues extrêmes se rencontrèrent au cours des longs voyages : les facilités de locomotion n'étaient pas fort grandes encore dans notre beau pays. Rien ne nous rebuta (...). Voyages poursuivis dans la saison la plus rigoureuse ; études dans les bibliothèques et dans les archives ; relations nouées avec tous les patients chercheurs de nos origines nationales, avec tous ceux que préoccupent l'honneur, la prospérité de la France. Voilà ce dont nous pouvons nous glorifier : notre seule volonté ayant été en jeu, notre seul travail y ayant suffi."
L'ouvrage fut accueilli avec ferveur par la critique et par les lecteurs : "Parmi les beaux livres que la maison Palmé édite en dehors des ouvrages de piété proprement dits, nous avons à signaler une oeuvre capitale", dit Le Livre (1886) à son propos. "Chaque partie form[e] un volume complet en soi, qui peut être détaché d e l'ensemble" (id., 1888).
"Quand on se dit que Le Littoral de la France est une oeuvre originale, très neuve par la façon dont elle a été conçue et exécutée, qu'elle ne ressemble nullement à un travail de compilation, que M. [sic] V. Vattier d'Ambroyse a seul, sans collaborateurs d'aucune sorte, rempli cette tache formidable, on s'étonne, non qu'il lui ait fallu huit ans pour l'accomplir, mais que huit années y aient suffi. L'auteur, en effet, s'était promis, il avait même promis à ses souscripteurs rie n de moins que "de décrire en entier le littoral français, ses ressources naturelles, sa marine et ses populations maritimes." Qu'a-t-il fait ? Depuis la frontière franco-belge jusqu'à la frontière franco-espagnole (Sud Ouest) ; depuis la limite pyrénéenne française jusqu'à l'Italie, ayant visité nos villes, grandes et petites, nos bourgs, nos hameaux du littoral, il les décrit avec une minutieuse exactitude, rappelle leurs origines et leur développement historique, montre leurs richesses monumentales, leur s trésors d'art, leurs beautés pittoresques, le mouvement de leur commerce et de leur industrie. Il nous fait connaître de même nos ports militaires, marchands et pêcheurs, nos rades, nos golfes, jusqu'à nos moindres refuges, mettant ainsi en pleine lumière tout ce qui touche notre marine militaire et commerciale. Sur chaque lieu, il nous donne, en outre, de courtes mais substantielles notices historiques et biographiques, sans négliger le côté légendaire, auquel il fait la place aussi large que possible" ( id., 1888).
"Cette oeuvre de longue haleine (...) est non seulement une des plus belles entreprises de librairie de notre temps, mais une publication qui survivra longuement à sa date, car le livre de M. Vattier d'Ambroyse est définitif ; nul ne sera tenté de le refaire avant un demi-siècle", conclut Le Livre.
En effet, ce ne sont pas les Guides-albums du tourisme de Constant de Tours, publiés dans les années 1890, qui peuvent se comparer avec ces volumes massifs et exhaustifs. Et il faut attendre 195 9, pour voir Jean Merrien publier Le Livre des côtes de France (Laffont, 3 volumes jusqu'en 1961).
Le livre de Vattier d'Ambroyse fait toujours référence, il a été réédité en fac-similé par Slatkine en 1984.
Après la disparition de l'auteur (1835-1891 ), il a aussi fait l'objet d'une deuxième édition revue, aux Éditions Sanard et Derangeon (1892-1894), avec une pagination différente et des cartes dépliantes en couleur dans chaque volume.
Excellent état (page de titre du tome 4 froissée).