ZSCHOKKE (Henri) . Addrich ou la guerre des paysans . Récit suisse .
350,00 €Prix
La Chaux-de-Fonds, F. Zahn, [1895], gr. in-8 (30 x 22 cm), percaline rouge, bords biseautés. Au premier plat, titre dorée et portrait du héros au trait, en noir, levant un bras, tenant une pique de lautre, un chardon à son côté, avec la date 1653 inscrite sur le sol à ses pieds (composition spéciale pour le plat, non repris de liconographie), en haut bouquet de roses et tête entourée de serpents. Au second plat, vignette de léditeur dorée (un forgeron et son enclume, devise Dum prosim (tout bénéfice) sur un bandeau et initiales F. Z.), titre et fleurons dorés au dos (Hug frères et Cie, relieurs, Zurich), XI-(3)-328-(2) pp. (9501370) ¦Édition illustrée par Walther de Vigier de 32 planches hors-texte, dont un portrait-frontispice et 6 à double page, et de 25 in-texte.Préface dOlivier Zschokke, datée Aarau, septembre 1895.Traduction de : Addrich im Moos (Aarau, Heinrich Remigius Sauerländer, 1825) par C. Ecuyer.Il existe deux traductions françaises antérieures de ce roman classique de la littérature suisse de langue allemande, par Heinrich Zschokke (1771-1848) : Le Ménétrier, ou Une insurrection en Suisse, histoire de 1653, traduit de l'allemand par A. Loève-Veimars (Gosselin, 1830, 5 volumes) ; Addrich des mousses, roman allemand traduit par Wilhelm de Suckau (Hachette, 1859, Bibliothèque des meilleurs romans étrangers, rééd. 1869 et 1871).« Les morts vont vite, dit la ballade de Uhland ; l'encre qui a servi à imprimer des œuvres souvent remarquables est à peine sèche, que déjà elles sont passées à l'état de livres de bibliothèque, dont on considère respectueusement le dos sans les ouvrir. Qu'un éditeur intelligent s'avise de les exhumer de ces vénérables nécropoles pour les remettre en circulation, qu'il leur refasse une popularité en les habillant avec luxe, on se trouve tout surpris et franchement humilié de les avoir si peu connus. Tel est le cas des auteurs nationaux dont M. Zahn a entrepris de rééditer les œuvres les plus remarquables, en appelant à son aide le concours de nos meilleurs artistes. Il a songé d'abord aux écrivains de la Suisse allemande et nous ne saurions en être jaloux. Au contraire, il est infiniment utile à bien des égards, que nos lecteurs de la Suisse romande soient mieux initiés à la littérature des cantons allemands, qu'ils ne connaissent souvent qu'imparfaitement, et au travers de traductions insuffisantes. C'est ainsi que les principales œuvres de Gotthelf ont eu tout récemment un succès bien rare dans nos cantons romands. Nous en promettons un pareil au beau conte historique de Addrich des Mousses. Ce n'est plus une paysannerie de génie, comme les romans de Gotthelf, une étude de mœurs prise sur le vif. C'est plutôt une fiction dans le goût romantique de ce siècle, un roman d'aventures et d'amour, mais avec un fond historique tel qu'un érudit pouvait seul l'imaginer. La fantaisie, la poésie même s'y marient admirablement au récit fidèle d'événements réels, à la peinture vivante de types authentiques d'une époque déjà lointaine. De ce mélange habilement conçu est née une œuvre composite, attachante au plus haut degré, instructive et délassante en même temps, qui rappelle par plus d'un point les romans de Walter Scott. L'auteur était à la fois historien, romancier, publiciste, philosophe, patriote éclairé. On le retrouve tout entier dans ce livre, qui est l'expression la plus complète de son talent brillant et varié. L'insurrection des paysans de l'Entlibuch, de Lucerne, d'Argovie, de Soleure, de Bâle, au XVIIe siècle, est racontée avec une sûreté de détails, et une intelligence de la situation des partis, qui dénotent l'homme de science et le politique. La peinture des caractères des chefs des rebelles, et des représentants de l'aristocratie des villes est faite de main de maître, et révèle le psychologue. Ce roman est illustré par un artiste soleurois, M. Walther de Vigier, dont le talent est bien connu et auquel l'éditeur avait déjà confié l'illustration du Miroir des Paysans de Gotthelf. Que l'éditeur continue à offrir, à un prix accessible à tous, des volumes aussi distingués de forme et de fond, destinés à faire connaître et à répandre nos auteurs nationaux ! Il peut être assuré de la reconnaissance de notre public intelligent et de l'appui sympathique de tous ceux qui ont à cœur l'éducation du peuple par les bons livres. » (La Semaine littéraire, 1896).Ce livre est triplement suisse : par son auteur, son sujet et son éditeur. Évoquant un sujet dhistoire nationale, classique de la littérature suisse allemande, traduit pour les lecteurs de la Suisse romande, publié par un éditeur aux collections bilingues, cet ouvrage se place à lintersection des problématiques dun pays lui-même au carrefour de lhistoire et de la géographie. Le préfacier écrit : « LAddrich de Zschokke nous transporte en pleine guerre civile. Son roman fut conçu pendant la Restauration [1825]. Cette période aux tendances réactionnaires, chaude encore du souffle de liberté qui traversa lEurope après la révolution française, présente beaucoup danalogie avec la première moitié du XVIIe siècle. Lauteur, tout en retraçant les événements dun passé déjà lointain, a donc pu sinspirer aussi de ce que lactualité lui offrait (…) On ne saurait contester à ce roman son cachet essentiellement national, car laction principale se déroule dans les lieux mêmes où vivait Zschokke. Sur la rive gauche de lAar, vis-à-vis dAarau, adossée aux contreforts inférieurs du Jura, sélève la « Blumenhalde », simple maison de campagne que lauteur a fait construire (…) Cest là, après lénervement de lépoque napoléonienne, que Zschokke vint chercher un repos ardemment désiré, là quil sacrifia à la muse jusquà sa mort survenue en 1848, là que son « Addrich » a vu le jour. »Existe aussi en percaline grise.Exemplaire superbe.
SKU : 9501370